Les 24 heures du Mans sont maintenant depuis 13 ans un passage obligé pour les amateurs de Roller. Créées en 2000 par l'association "La tribu Rollers", les 24 h sont un grand un grand succès populaire, surfant sur le développement des randonnées urbaines, le nombres de participants n'a cessé de croitre, passant de 600 à 1600 (en comptant les randonneurs de la parade. L'organisation a su s'adapter à cette expansion, et a proposé un évènement regroupant tous les amoureux de roulettes. Parce qu'avant tout ca reste une compétition, très disputée (même si c'est toujours Powerslide qui gagne à la fin!), où s'affronte les meilleurs coureurs de la planète, mais aussi le rouleur du dimanche, c'est ce qui fait tout le charme de cette course. Le cadre aussi est magnifique, avec le circuit Bugatti, et la célèbre montée Dunlop qui casse les pattes, long de 4,185kmn il offre un cadre parfait pour se dépasser.
Cette année c'est la 3ème participation du To(R)ride Crew, notre équipe, composée d'une bande d'amis de 20 à 30 ans, assez représentative des équipes amateurs engagées aux 24h. Nous avons deux équipes pour cette dernière édition, le To(R)ride Classic, où l'objectif est de rouler et profiter des copains sans se prendre la tête avec les chronos, et la deuxième équipe, le To(R)ride Warrior, où nous sommes que 6, bien décidés à se faire mal...
Les 24h démarrent par la célèbre parade sur le circuit Bugatti, ouverte à tout le monde, l'occasion de rouler tous ensemble et de démontrer qu'on est capable de rouler avec des déguisements tous plus audacieux les uns que les autres. Ensuite arrive la course à l'équipement des stands, où les milliers de participants se ruent dans les stands pour entasser le plus de matériel possible et rendre leur course plus agréable. Nos deux équipes ne dérogent pas à la règle, cette année nous avons mis le paquet: matelas, tables, tonnelle et micro-onde!
Après l'installation de notre stand et le premier repas d'une longue série, c'est l'heure des essais, ça sera pour moi pour l'équipe Warrior et Nanoo pour les Classic. Un 400 mètres chronométré sur la ligne droite des stands, c'est l'occasion de rentrer dans la course et de se dire au bout de la ligne droite tout essoufflé que ca va être dur et qu'on ne s'est peut être pas assez bien préparé cette année.
A 16 heures, c'est enfin le départ tant attendu, décidèment je suis gâté, c'est encore pour moi et pour Chloé pour les Classic. Normalement nous sommes sensés être placés en fonction de nos essais, mais impossible de voir notre place sur la grille, donc nous allons nous placer dans le peloton, équipés de nos Gopro pour ne pas rater une miette de ce moment mythique.
Nous allons déposer nos patins de l'autre bout de la piste et nous nous plaçons de l'autre côté, on se rend compte qu'il y a beaucoup de concurrents (et deux fois plus de patins...), excitation monte... Je n'entends pas le départ, mais je me réveille en voyant tout le monde courir vers ses patins, ça joue des coudes, la mise des patins est interminable, un petit geste pour Chloé qui prend son temps et c'est parti à bloc!
Avec l'adrénaline et la fraicheur, le premier tour est toujours excellent d'un point de vue chronométrique, mais aussi du point de vue des sensations, j'avale les concurrents dans la montée Dunlop, et je me dis que je la voyais plus dure que ça il y a deux ans... Au bout du deuxième tour, je me dis que j'ai démarré fort, peut être trop fort, cette année nous avons décidé de faire des relais de 5 à 6 tours sur une heure, mais à partir du 4 ème tour je trouve mon rythme. Après un tout petit peu plus d'une heure de course, et 6 tours, c'est l'heure de passer le relais à Elen, je suis déjà bien rincé et content d'en avoir fini, rendez-vous dans 5 heures.
Retour au stand où je fais part de mes impressions et des premières anecdotes de course, la course n'a pas encore démarrée pour tout le monde, ça discute stratégie de relais et ça s'inquiète de la pluie qui se fait menaçante. L'attente entre les relais est un peu longue, je suis encore sur l'excitation du départ, je vais encourager les copains au bord de la piste, prochain relais à 22h.
Le deuxième relais à moins de charme que le premier, la montée Dunlop est de moins en moins sympathique, on n'a eu droit à quelques gouttes de pluies et le vent se lève et il nous scotche dans les lignes droites où il est vital de se trouver des compagnons pour se couper du vent. Le soleil montre le bout de son nez au moment de se coucher, j'aperçois Fred et Kiev qui immortalisent cela en haut de la Dunlop, je m'efforce de me montrer sous mon plus beau profil. Je garde malgré tout le cap, 5 tours en une dizaine de minutes chacun.
La nuit rajoute un aspect encore plus magique à la course, l'ambiance change sur la piste et dans les stands, oùc ertains essayent de dormir malgré la sono à fond qui nous passe les plus grands succès de Fun radio des années 2000. Après mon 4ème repas (ou encas) de la journée, et une session mots-fléchés éprouvante, je m'accorde une mini-nuit de minuit à 3 heures. Je me lève une heure avant mon prochain relais, histoire de me remettre en route, le réveil et brutal. En effet, la température a chutée brusquement pour atteindre 0°C, malgré mon pull et mon manteau, je claque des dents, l'ambiance est bien retombée, il n'y a que les deux relayeurs de l'équipe Classic debout sur notre stand, les autres sont tous couchés ou sur la piste.
4 heure du mat, c'est reparti! On se demande vraiment ce qu'on fout là, mais finalement on est mieux à rouler qu'à se cailler les miches dans les stands. Je suis en mode automatique, écouteurs à fond dans les oreilles, je trace la route, ma seule angoisse est qu'Elen ne se soit pas réveiller et que je sois obligé d'enchainer un 6ème tour, heureusement, ça ne sera pas le cas. Je rentre dans les stands, rempli du sentiment du devoir accompli, comme un hero de guerre, je compatis avec les soldats du froid qui reviennent du front et je plains ceux qu'ils y partent.
Le soleil se lève enfin, ainsi que les coéquipiers des deux équipes, c'est une véritable récompense, ça regonfle un peu le moral des troupes.
A 10 heures j'effectue mon dernier relais officiel, les jambes tournent moins bien mais je m'accroche en prenant quelques roues qui me permette de m'économiser, encore 5 tours à la même allure.
Mon dernier relais m'a ouvert l'appétit, et le soleil, que l'on n'avait pas vu depuis...l'année dernière...nous redonne de la motivation, je pars donc rouler régulièrement, plus ou moins fort avec un peu tous mes amis, frère et confrères To(R)riders. Je n'arrive plus à m'arrêter, c'est une véritable crise de boulimie, mais je ne veux pas regretter de ne pas avoir assez profiter, de mes amis et de ce circuit que je ne vois pas assez souvent.
Arrive, l'heure fatidique de l'arrivée, cette année c'est Machete pour la Team Warrior et Nanoo pour la Team Classic qui franchiront la ligne main dans la main, on en profite quand même avec Elen pour s'incruster et profiter de ce petit moment magique où les gradins et les bords de piste sont enfin garnis. Notre 244ème place au classement général et nos 113 tours sont anecdotiques, tant tout le monde à donner tout ce qu'il avait et que les conditions n'étaient pas vraiment clémentes.
A peine terminer, pas le temps de se congratuler, c'est la course pour démonter et ranger le stand, chacun repart aux quatre coins de la France (et même la Suisse!), nous allons récupèrer notre médaille et rendre nos puces, puis les aurevoirs précipités avec les membres de la Team. On me dépose à la gare du Mans, où je m'échoue sur un banc, lessivé, je m'endors en attendant mon train pour Paris.
Merci à toute la famille To(R)ride de nous avoir permis de réaliser cette aventure, mais aussi à l'organisation des 24H du Mans Roller qui rend accessible à tous une superbe course, ça nous ouvre l'appetit pour d'autre défi roller à venir (Grol Race, Raid voies vertes,...).
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